Les mouettes et les goélands sont des oiseaux tellement semblables qui est difficile de bien les identifier. La langue anglaise a même ignoré la distinction entre les deux espèces en les nommant simplement ‘Gulls’. Moi-même, j’ai longtemps appelé ‘mouette’ le goéland à bec cerclé qui venait manger mes frites du McDo dans les étés de ma jeunesse.
Les mouettes et les goélands font partie de la familles d’oiseaux Laridés, cette famille comprend aussi les sternes et guifettes, il y a 102 espèces de laridés dans le monde. Ce sont des oiseaux généralement marins que l’on observe à proximité d’étendues d’eau.
Pour les mouettes et les goélands, les couleurs ne varient pas beaucoup. En fait on pourrait associer les teintes de ces oiseaux à une télé en noir et blanc. On ne retrouve un peu de couleur qu’au niveau du bec et des pattes, et c’est souvent à ce niveau qu’on peut différencier les espèces.
Les sexes sont semblables, par contre on retrouve une bonne différence de plumage chez les immatures. Il est généralement plus tacheté et plus varié que chez l’adulte, qui lui est plus uni. Chez certaines espèces, le plumage adulte n’arrive pas avant le quatrième hiver. Heureusement les jeunes sont rarement sans la présence des adultes dans l’entourage, cela peut aider pour l’identification.
Ici au Québec, on peut observer 7 espèces de mouettes et 6 espèces de goélands (on pourrait rajouter la mouette blanche, mais elle est très rare à l’intérieur des terres). Il y a 3 points importants pour différencier les deux espèces.
- Le bec de l’oiseau
- La taille de l’oiseau
- Le capuchon sur la tête de l’oiseau
Bec du goéland et de la mouette
Le bec de la mouette est généralement plus fin que celui du goéland, qui lui est plus robuste. Le bec de la mouette est foncé (à l’exception de la mouette tridactyle) tandis que le bec du goéland adulte est jaune.
Taille et caractéristiques
Nom | Taille | Envergure | Caractéristiques |
Mouette pygmée | 28 cm | 75-80 cm | Bec sombre Pattes rouges |
Mouette de Bonaparte | 30-37 cm | 90-100 cm | Bec fin noir Triangle blanc sur l’aile |
Mouette de Sabine | 33-36 cm | 84 cm | Queue fourchue Bec noir à bout jaune |
Mouette de Franklin | 34-40 cm | 91 cm | Rectrices externes blanches Capuchon partiellement présent en hiver |
Mouette rieuse | 36-38 cm | 100-110 cm | Capuchon brun Triangle blanc sur l’aile |
Mouette atricille | 38-43 cm | 102 cm | Bec fort Dessus des ailes foncé |
Mouette tridactyle | 40-46 cm | 91 cm | Pas de capuchon Pattes noires et bec jaune |
Goéland à bec cerclé | 46-51 cm | 122 cm | Bec jaune cerclé de noir Pattes jaunes |
Goéland brun | 53-61 cm | 137 cm | Manteau foncé Pattes jaunes |
Goéland arctique | 57-64 cm | 127-150 cm | Extrémité des ailes blanche avec petites taches |
Goéland argenté | 59-66 cm | 137cm | Bec jaune marqué d’un point rouge Pattes rosées |
Goéland bourgmestre | 66-76 cm | 152-168 cm | Similaire au goéland arctique, mais plus robuste Bout des ailes blanc, sans les marques foncées |
Goéland marin | 71-79 cm | 152-168 cm | Manteau noir Pattes rosées |
Capuchon chez les mouettes
Toutes les mouettes (à l’exception de la mouette tridactyle) ont un capuchon foncé qui couvre la tête au complet ou en partie. Ce capuchon n’apparaît qu’en période de nidification, c’est-à-dire au printemps et à l’été. Durand l’hiver, il disparaît partiellement pour ne laisser place qu’à un capuchon plus flou et pâle, ou un point foncé derrière l’œil, tout dépend de l’espèce.
Classification
Laridae (Laridés) Sous-famille: Larinae | Larus | Goéland à bec cerclé |
Goéland brun | ||
Goéland arctique | ||
Goéland argenté | ||
Goéland bourgmestre | ||
Goéland marin | ||
Chroicocephalus | Mouette de Bonaparte | |
Mouette rieuse | ||
Leucophaeus | Mouette atricille | |
Mouette de Franklin | ||
Hydrocoloeus | Mouette pygmée | |
Rissa | Mouette tridactyle | |
Xema | Mouette de Sabine |
Mouettes
Mouette tridactyle
Mouette du genre rissa, qui ressemble beaucoup à un goéland, mais en plus petit. Elle se distingue aussi des autres mouettes du Québec par l’absence d’un capuchon durant l’été. Ses signes distinctifs sont un petit bec jaune et des pattes noires. Les immatures ont un collier noir ainsi que du noir sur le dessus des ailes et le bout de la queue. C’est un oiseau maritime, fréquent au Québec, mais rarement observé loin de la mer.
Mouette de Sabine
Mouette plutôt rare dans le sud du Québec, elle niche dans la toundra en petites colonies. C’est la seule mouette du Québec qui a une queue fourchue, mais ce trait distinctif est difficile à observer si l’oiseau n’est pas en vol. Son capuchon est gris, tandis que son bec est noir avec un bout jaune. Notez le motif particulier de noir et blanc à l’extrémité des ailes.
Mouette pygmée
La plus petite mouette du monde, qui niche surtout près des Grands-Lacs, mais qui peut être observés sur les cours d’eau douce du Québec. Le capuchon est noir et le bec est sombre, tandis que les pattes sont rouges.
Mouette de Bonaparte
Mouette assez commune au Québec, se voit en migration autant en eau douce que sur le littoral. Le capuchon est foncé, le bec est noir, long et fin. Il y a un triangle blanc sur l’aile qui la distingue des autres laridés (sauf la mouette rieuse, très semblable). Mais ce trait est difficile à voir car il se retrouve sur le dessus de l’aile, à l’extrémité.
Mouette rieuse
Mouette plus rare au Québec, mais très commune en Europe, elle ressemble beaucoup à la mouette de Bonaparte. Elle niche en colonies près des côtes. Sous un bon éclairage, on peut distinguer le capuchon qui est plutôt brunâtre, ce qui peut la distinguer de la mouette de Bonaparte. Notez le bec orangé à bout noir chez les immatures.
Mouette atricille
La plus grosse mouette à capuchon observée au Québec, elle possède un bec fort que ressemble un peu à celui des goélands, mais il est noir en hiver et rouge foncé en été. En vol on peut distinguer le dessous des ailes qui est très foncé aux extrémités. En hiver, le capuchon devient grisâtre et flou, mais reste visible. Les immatures de cette famille sont très foncés.
Mouette de Franklin
Mouette qu’on retrouve généralement dans les prairies canadiennes, mais qu’on peut observer dans les champs et sur les plages du Québec. Elle est semblable à la mouette atricille, qui est du même genre, elle se distingue par son cercle oculaire blanc très prononcé, un bec moins fort, et le bout des ailes blanc en dessous. Le capuchon ne disparait pas complètement en hiver. Les immatures sont aussi très foncés.
Goélands
Goéland à bec cerclé
Goéland très commun dans le sud du Québec, c’est le plus petit goéland de la province. Comme son nom l’indique, sont trait distinctif est le bec jaune qui est muni d’un cercle noir complet. Les pattes sont jaunes. L’oiseau acquiert son plumage d’adulte au troisième hiver. Le plumage du juvénile évolue d’un dos gris et des taches brunes à complètement tacheté de brun, le bec à le bout noir, contrairement à un cercle distinct pour l’adulte.
Goéland argenté
Goéland observable dans tout le Québec. Il se distingue du bec cerclé par sa grosseur, le point rouge sur le bec, et ses pattes rosées. Le plumage adulte est acquis au quatrième hiver. Le juvénile a un plumage brunâtre très foncé, il commence à avoir du gris sur le dos au 2e hiver. Au 3e hiver le plumage est très près du plumage adulte, les taches brunes vont devenir le gris uniforme de l’adulte.
Goéland brun
Goéland similaire au goéland argenté, mais avec le gris des ailes beaucoup plus foncé, il a aussi les pattes jaunes comme le bec cerclé. Moins commun, il se retrouve surtout le long du fleuve.
Goéland marin
Le plus gros goéland observable au Québec, le gris des ailes est encore plus foncé que celui du goéland brun. Il a un bec fort et les pattes rosées. Le plumage adulte est acquis au quatrième hiver. Il niche dans les îles côtières mais on peut l’observer en migration à l’intérieur des terres et en eau douce.
Goéland arctique
Goéland très pâle, se distingue des précédents par l’absence de noir sur le bout des ailes, seulement quelques petites taches grises sur le dessous. Le juvénile est presque tout blanc. Comme son nom l’indique, il niche dans le grand Nord, mais il hiverne sur les côtes de la mer, rarement observable à l’intérieur des terres.
Goéland bourgmestre
Goéland très similaire au goéland arctique, mais plus gros et robuste. Il a aussi le bout des ailes complètement blanc en dessous, qui le distingue de l’arctique, mais ce trait n’est visible qu’en vol. Autre distinction, mais qui ne s’applique qu’aux immatures, le bec du bourgmestre n’a que l’extrémité qui est noire, tandis que celui de l’arctique est complètement noir. L’habitat est similaire à celui du goéland arctique.